De la maintenance prédictive ? C’est banal

« De la maintenance prédictive ? C’est banal. Tout le monde fait ça maintenant » me lance un journaliste récemment. En quoi est-ce banal de parvenir à allonger la durée de vie des machines, d’anticiper les pannes, de réduire les coûts ?

Notre ami 4.0 avait probablement lu ou rédigé quelques articles dans la presse qui abordaient ce sujet et considérait que c’était désormais une affaire classée.

Cependant, la quasi-totalité des fabricants de machines utilisent les mêmes techniques d’assistance depuis les 15 dernières années. Une telle immobilité est la preuve qu’il reste encore beaucoup de travail et que nous sommes loin de la productivité zéro-défaut !

Pourquoi avoir recours à la maintenance prédictive ? Tout d’abord il faut la distinguer de la maintenance préventive qui consiste à faire réviser le matériel suivant un délai moyen avant qu’une panne ne survienne (ce qui entraîne des frais de réparation à chaque révision et une suspension de la production). Typiquement, un signal lumineux qui peut vite s’avérer envahissant nous annonce que l’on doit faire réviser sa voiture tous les 30.000Km ou 2 ans. Selon les préconisations du constructeur, pas selon l’usage ! Peu de personnes peuvent se vanter de connaître l’état général de leur auto, encore moins à tout moment. Alors quand le garagiste nous annonce un changement de boite de vitesse, on le croit sur parole, parfois à contrecœur. C’est ce que permet la maintenance prédictive, qui se base sur une surveillance des paramètres critiques du système, en continue. De cette façon, il est possible d’obtenir une vision globale du fonctionnement de la machine et de connaître les signes avant-coureurs d’une interruption.

Il s’agit d’entretenir le matériel quand celui-ci le demande, basé sur sa condition réelle à l’instant T et de régler le problème avant que celui-ci n’affecte l’activité de la machine.

Si certains médias ne semblent pas étonnés de cette innovation il est important de rappeler que le but est avant tout d’augmenter la productivité. La priorité étant de travailler en profondeur. Il est indispensable de connaître le métier de ses interlocuteurs industriels afin de mieux répondre aux besoins de leur société.

Le marché de la transition digitale connaît un boom sans précédent. L’intérêt s’intensifie autour de la maintenance prédictive ; il y a une véritable prise de conscience au sein des industriels. Concrètement, une multitude d’opportunités parvient à les mobiliser !

De mon point de vue, si la surface du sujet a été abordée, l’authentique potentiel n’a été qu’effleuré.

Original sur https://www.linkedin.com/pulse/de-la-maintenance-pr%C3%A9dictive-cest-banal-guillaume-le-vézouët